Notre-Dame : la signature du plomb relâché au cours de l’incendie enfin déterminée
Une collaboration menée par le LSCE (CEA-CNRS-UVSQ) dans le cadre du chantier scientifique Notre-Dame (CNRS/INEE, Ministère de la Culture) a déterminé précisément la signature isotopique du plomb émis lors de l'incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris en avril 2019.
L'incendie de Notre-Dame de Paris en 2019 a ravagé sa toiture couverte de plomb et suscité aussitôt de l'inquiétude vis-à-vis d'une éventuelle contamination en plomb imputable à cet accident. Pour évaluer une telle contamination, les scientifiques ont commencé par définir sans ambiguïté possible la signature des émissions de l'incendie.
Aucun échantillon de poussière n'ayant été prélevé sur le lieu de l'incendie et les abords de la cathédrale ayant été rapidement et efficacement nettoyés, ils ont analysé les poussières prélevées à l'intérieur de la cathédrale au fur et à mesure que les travaux de déblaiement avançaient.
Une approche géochimique multi-traceurs a été développée spécifiquement pour identifier les échantillons représentatifs de l'incendie et une analyse isotopique de ces échantillons a révélé la signature du plomb émis par l'incendie.
Selon ces travaux, une grande partie du plomb ayant servi à fabriquer les plaques à l'origine des émissions de l'incendie provient d'un même stock, acheté dans une mine du sud de l'Espagne.
Il reste désormais aux scientifiques à quantifier la part de ce plomb parmi les différents plombs présents dans l'environnement de la capitale. Les analyses sont en cours et les résultats devraient être publiés rapidement.
Plusieurs indices laissent cependant penser que la pollution due à Notre-Dame serait assez marginale. Ainsi par exemple, le plomb de la cathédrale n'est pas du tout présent dans les miels prélevés dans les six mois après l'incendie.
Références
Ségolène Vandevelde lauréate de la Bourse Banting
Une première bourse Banting à l’UQAC
Annuellement, une centaine de chercheurs postdoctoraux, toutes sciences confondues, remportent les prestigieuses bourses Banting en démontrant leur leadership et leur excellence en recherche. Ils ont proposé un projet de recherche d’une qualité sans pareil en accord avec les objectifs de recherche et les priorités stratégiques de leurs directeurs et établissements d’accueil.
L’UQAC est fière d’accueillir sa première boursière postdoctorale Banting : Dre Ségolène Vandevelde. Elle est sous la direction du professeur L.Paul Bédard à l’Unité d’enseignement des sciences de la Terre et directeur du Centre d’études sur les ressources minérales (CERM). Le professeur Érik Langevin de l’Unité d’enseignement en sciences des sociétés et des territoires et directeur du Laboratoire d’histoire et d’archéologie du Subarctique oriental (LHASO) et la professeure Adelphine Bonneau affiliée aux départements de chimie et d’histoire de l’Université de Sherbrooke assurent sa codirection. Dre Vandevelde contribuera au projet DARQ (Dater l’Art Rupestre au Québec) qui a été financé par une subvention Audace en 2020.
Madame Vandevelde a obtenu un baccalauréat en anthropologie de l’Université de Montréal, une maitrise en archéologie et histoire de l’art de l’Université d’Aix-Marseille et un doctorat en archéologie, anthropologie, et préhistoire de l’Université de Paris 1 – Panthéon-Sorbonne. Elle a été chercheuse postdoctorale de la Fondation des Treilles à l’Université Paris Nanterre et Paris 1 – Panthéon-Sorbonne (UMR7041 ArScAn, MSH Mondes) et à l’Université Paris Saclay (CNRS, UMR8212 LSCE-IPSL). Elle a publié une quinzaine d’articles révisés par les pairs et 4 chapitres de livre. De plus, elle a remporté de nombreux prix et distinctions.
La contribution de la boursière portera plus particulièrement sur une approche originale visant à réaliser un calage micro-chronologique des peintures rupestres au Québec. Ces peintures révèlent autant l’occupation du territoire que la pensée et la spiritualité des populations autochtones. Il est important d’établir leur chronologie afin de les replacer dans leur contexte historique. Au LabMaTer, elle utilisera les spectromètres de masse quadripôles et temps de vol couplés à l’ablation laser pour obtenir des données géochimiques in situ et la microscopie en cathodoluminescence. Elle pourra profiter des partenariats établis par le LHASO auprès des Premières Nations québécoises. Par ailleurs, elle bénéficiera des équipements et de l’expertise du Laboratoire Archéosciences et Sciences du Patrimoine de l’Université de Sherbrooke, spécialisé dans la caractérisation des peintures rupestres et leur datation par le radiocarbone. Enfin, Dre Ségolène Vandevelde effectuera des analyses complémentaires au sein de la Plateforme Analytique Géosciences Paris Saclay (PANOPLY) en France, sous la codirection de la professeure Edwige Pons-Branchu (Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement), ce qui démontre également la portée internationale de ce projet de recherche sur l’art rupestre au Québec.
Communiqué reprise de celui de l'UQAC
https://banting.fellowships-bourses.gc.ca/fr/2021-2022-fra.html